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Esclavage, mémoires normandes. Rouen, l’envers d’une prospérité

10 Mai 2023 - 17 Septembre 2023
Esclavage, mémoires normandes. Rouen, l’envers d’une prospérité

Bois du Brésil, Ornements de façade d’un hôtel particulier de la rue Malpalu, 17e siècle © Réunion des Musées Métropolitains Rouen Normandie, Musée des Antiquités

L'exposition sur la mémoire de l'esclavage ouvrira le 10 mai 2023 au terme d'une réflexion collégiale des villes de Honfleur, Le Havre, et la Métropole Rouen Normandie, mais aussi de différentes structures muséales, des archives municipales et départementales ou encore des labels « Villes et Pays d’art et d’histoire »…

Le but ?

Faire la lumière sur l'implication du territoire normand dans le commerce triangulaire aux 18e et 19e siècles en confrontant objets des collections et témoignages contemporains Bordeaux, Nantes ou La Rochelle ont fait l’objet de nombreux travaux de recherche et assument désormais, en organisant divers événements culturels ou commémoratifs, leur rôle dans la traite négrière et le commerce qui en a découlé en Europe de l’Ouest. La Normandie restait, jusque-là, un peu à l’écart de ce mouvement général en faveur d’une plus grande transparence de l’histoire locale – la ville, la région –, individuelle et collective. Celle, de fait, d’une responsabilité des Européens et singulièrement de ces villes côtières, dans ce crime contre l’humanité que fut l’esclavage (loi no 2001-434 du 21 mai 2001). Le conglomérat Rouen-Le Havre-Honfleur a pourtant eu un poids comparable à celui de Bordeaux ou Nantes… Revenir sur cette histoire était absolument nécessaire sur un plan éthique, mais aussi au regard de ses conséquences à moyen et long terme sur le territoire et son développement.

Retracer l'histoire

Les familles d'armateurs, autrement dit celles qui finançaient les trajets en bateau pour en retirer un bénéfice, étaient pour la plupart rouennaises. Mais comme les embarcations partaient du Havre et dans une moindre mesure de Honfleur, on a longtemps prétendu que le commerce triangulaire ne concernait pas Rouen, pourtant très impliquée dans le financement de cet éco-système commercial…

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Genèse

Les normands ont, bien avant le 18e siècle, des habitudes de voyages transatlantiques. Le commerce du bois de braise au Brésil ou encore les tentatives de colonisation en Nouvelle-France les ont conduits aux Amériques tandis que de premiers comptoirs normands sont ouverts en Afrique de l’ouest dès le 17e siècle. Un certain nombre d'objets documentent ce mode de vie et en particulier l’environnement de la navigation normande : un très bel astrolabe, des cartes, ou encore des objets en ivoire,  dont la matière même témoigne de liens précoces avec le continent africain. Dans l’exposition, un yoyo issu des collections du musée de la Ferronnerie Le Secq des Tournelles est particulièrement emblématique en ce qu’il illustre toute l’ambivalence de l’époque.

Un passé bien présent

Si l’exposition de la Corderie Vallois met au jour certains éléments du passé, le plus intéressant est peut-être l’écho que cet effort d’élucidation trouve dans certaines de nos problématiques contemporaines. À l’heure où les vêtements sont fabriqués en Inde, notamment, avec le coût humain que l’on sait…
La production de fibre textile et de cotonnade et l'un des secteurs rouennais les plus concernés par le commerce triangulaire. Les fabriques de la vallée du Cailly ont notamment participé à la production des indiennes, sortes de toiles de coton peintes ou imprimées. Mais il ne s’agit pas seulement de documenter le passé pour lui-même, puisque l’exposition questionne notre ère post-industrielle à la lumière de celui-ci.

Commissariat exposition
Mathilde Schneider, directrice du musée Beauvoisine, conservatrice en chef du patrimoine
Isabelle Gard, chargée de projet pour le service des publics
Bruno Varin, assistant de conservation et médiation culturel
Assistance scientifique : Simon Jean-Nebbache, docteur en muséologie

Informations pratiques
Du 10 mai 2023 au 17 septembre 2023
Musée Industriel de la Corderie Vallois, Notre-Dame-de-Bondeville
Ouvert tous les jours de 13h30 à 18h
Tarif : 4€*

Accessibilité
depuis Paris en train > Rouen - arrêt Rouen Rive-Droite
depuis Rouen avec le réseau astuce T2 > Notre-Dame-de-Bondeville - arrêt Mairie V. Schoelcher
depuis le Hameau de Frévaux avec le réseau astuce F4 >Notre-Dame-de-Bondeville - arrêt André Gide

 

Exposition reconnue d’intérêt national par le Ministère de la Culture, elle bénéficie à ce titre d’un soutien financier exceptionnel de l'État.

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L'exposition virtuelle, prochainement en ligne, bénéficie d'un soutien particulier de FRAME

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*Une entrée dans l'un des trois parcours donne le droit au tarif réduit des deux autres.